Zut alors, si le soleil quitte ces bords.
A.Rimbaud




Pour m'éviter d'écrire dans le désert laissez donc ici votre commentaire ...



mercredi 9 septembre 2009

Poses (les poèmes)



Tout est Lumière dit l'ombre des nuages.



La mer,
Onglée de sable blond,
Ne remue qu’à l’approche.
Alors, le verre se liquéfie
Et le film repart.



Papiers-Bonbon sur lavis bleu,
Les bateaux sucés par la mer
Se débattent en vain.




Où sont les caches d'amour, les sanctuaires ?
Aux champs où de nos yeux s'envole l'oiseau,
Où, par l'abandon aux jours inutiles,
Se restaurent les cœurs purs.




Vagues géantes des monts
Qui s'approchent.
Sur leurs flancs bientôt nous verrons
Les points écarlates des fraises.




Des buissons enchevêtrés
Jaillissent les oiseaux,
Annonciateurs stridents
De nos pas vers la rivière.




Redoutant la montée du soleil
Qui l'appelle au devoir,
Le pêcheur prostré
S'efforce de ralentir le temps.




Hostile au promeneur curieux,
Le pêcheur s’incorpore
A la plénitude du temps.




Veille des poissons blêmes
A la fine pointe du temps.




Ancrées au flanc des collines,
Les hautaines demeures,
Echappées à l'éboulis des villes,
Observent, indignées,
L'invasion du chaos minéral.




Face au canal où glissent les nuages,
La maison d’écluse,
Savoure l'automne feuille à feuille.




Près du canal où le temps reprend vie
Les cris d’enfants révèlent le silence.




Dans l'orbite grise des volcans éteints,
Les lacs arides contemplent le ciel.



La Lumière est apparue sur une grève.
Elle sourdait des branches de saule,
Des nuages, des horizons toujours fuyant.
Il fallait n'y plus penser pour la revoir.



Venue de loin,
L'eau des rivières
Passe,
Et s'éloigne pour toujours.



L'invasion démesurée des nuages
Apparaît sur la crête
Et s'appesantit,
Abaissant l'espace meurtrier.



Le long du train,
Les pylônes se précipitent,
Mais les meules nous accompagnent.




On se demande ce qui vaut
A l'eau dormante des canaux
Pourtant sans mérite avéré
La haie d'honneur des peupliers




Le vent fait danser
L'ombre des platanes.
Le soleil rieur
Fait blondir les plages.
Dans le sable chaud,
Les orteils bougeurs
Trouvent leur bonheur.




Que la rivière qui s'empresse
Piège nos flageolants cerveaux
Dans ses remous jamais pareils,
Contorsions fugaces des eaux.




Il est une vie sauvage
Protégée par les roseaux.
C'est la vie du marécage
Où les poissons, les oiseaux
Disent que l'instant présent
Est la vérité du temps.



Le vrai repos de l'âme
C'est l'eau de la rivière
Et la vue des montagnes,
Figements de tempêtes.
C'est le rire des enfants
Dans les matins nouveaux
Oublieux du passé
Et dont les lendemains
Ne sont pas inventés.




Du jour plein les yeux,
De l'air plein la poitrine,
De vrais sourires.
La mer, les bateaux, les rochers,
Le sable chaud, brûlant même :
Les vacances !




Voici le soir nouveau,
La fraîcheur oubliée.
Qu'aucun mensonge ici
N'isole du bonheur
Des vacances d'été.



Poursuites de joies
A vélos de chasse.
Furies pédalières,
Délicieux élans.



Le vieux mur ébréché
Sous les arbres de lierre
Cache un monde enchanté.
Les cœurs purs y viendraient
Sourire à la rivière
Et savourer la paix
Des filons de Lumière.




Les coquillages,
Eteints par le reflux,
Attendent pour rajeunir
La turbulence des vagues.




Ici le temps recommence
Et c'est le premier matin.
Le village ensoleillé
S'inclut pour toujours
Dans le passage des heures.



Venue de longs gouffres bleus,
La rivière,
Bosselée de galets roux,
S'élargit
Et s'attarde au bord des plages
Où s’ébattent les enfants.



Les tours,
Gardiennes du brouillard,
S'imposent en silence
Au parc désenchanté.



En voyant la lumière
Il a souri.
Dans les bras de sa mère
Il est sorti
S’enchanter des couleurs
A fleur de vie.
Où chercher le bonheur ?
Il est ici.




Dans les couloirs de la Lumiére
Le temps s'oublie
Car la Lumiére est éternelle
L'Amour aussi.

Elle est dans l’eau de la rivière,
Les vols d’oiseaux,
Les enfants courant vers la mer
Et les bateaux.




Poémes de Louis Sagot-Duvauroux

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire