(Chanson guignolesque)
Le sam'di soir chez Fernande
On rassemble les amis,
Ca pérore, ça harangue,
C'est un beau charivari.
Jacassi, Jacassa,
Jacassons entre les plats.
Dimitri l'idéologue
Catéchise l'assemblée.
Gare à toi si tu ripostes,
T'es tout d'suite excommunié.
Laura, cette pauvre idiote,
Dit qu'ça gâche la soirée.
Elle n'a pas compris la sotte
Qu'faut pas toujours s'amuser.
Jacassi, jacassa,
Jacassons entre les plats.
Philémon qu'est à la page
Nous crie son dernier pamphlet
D'vociférations sauvages
Contre l'université.
Mort à la culture bourgeoise,
Il est temps d'exécuter
La grammaire et l'orthographe.
Au nom du peuple opprimé.
Jacassi, jacassa
Jacassons entre les plats.
Le docteur qui nutritionne
Dit qu'on doit plus boire de lait,
Qu'l'eau d'la ville nous empoisonne
Qu'les jus d'fruits sont trafiqués.
Une décoction de luzerne
Dans d'la bave d'escargot,
C'est la boisson la plus saine,
Le nectar des écolos.
Jacassi, jacassa,
Jacassons entre les plats.
Le chasseur qui fait ripaille
Raconte la bouche pleine
Comment il a sur la paille
Fait basculer la Germaine.
Ce roi de la bonn’franquette
Reproche aux américains
Le réchauff'ment d'la planète
Et l'eczéma de son chien.
Faudrait pas que ces obèses
Oublient que nous les Français,
On est depuis Robespierre
La Lumière du monde entier.
Jacassi, jacassa,
Jacassons entre les plats.
Elodie qu'est à la mode
Blâme la mère au foyer,
Dit qu'faut libérer la drogue
Et couche // de tous côtés.
Elle se veut moderniste
Et d'un discours militant
Prône le libre échangisme
Et maudit le Vatican.
Il faut bien que la morale
Se conforme aux mœurs du temps.
Mais alors y a plus d'morale !?
Suffit ! Soyez tolérant.
Jacassi, jacassa,
Jacassons entre les plats.
Le vieux Gaspard qui marmonne
Nous a d'puis longtemps quitté.
Le regard vague il chantonne
Des refrains de son passé.
Comme la vie était belle
Et que le soleil brillait.
Elle est loin notre jeunesse,
Mon Dieu qu'en avons nous fait ?
dimanche 14 octobre 2012
Patchwork
Plages
nocturnes livrées aux scélérats,
Exhalaisons
des noirceurs de nos vies.
Criques
limpides où s’enjouent dans les algues
Mille
témoins du paradis perdu.
Murs
hérissés de tessons coupe-joie,
Remparts
pour riche à l’abri du bonheur.
Vie
des couleurs au sortir de prison,
Paix
d’une route aux voitures amies.
Flaques
d’été à l’abord des rivières,
Miroirs
du ciel où nagent les oiseaux.
Remords
secrets des occasions perdues
De
dire je t’aime à ceux qui sont partis.
Sourires
aimants d’une mère attendrie
Par
l’abandon de son enfant blotti.
Vieillard
courbé trottinant dans la rue
Comme
un acteur qui le ferait exprès.
Loopings
radieux des anges dans les airs,
Slaloms
géants sur les pistes du ciel.
Errances
sèches en terres dépravées
Dans
les débris de bonheurs saccagés.
Joie
du départ sur la route enchantée
Qui
nous conduit aux vacances d’été.
Robots
géants dans des hangars déserts,
Ensevelis
sous la poussière du temps.
Voiles obscurs de nos premiers
mensonges
Sur
l’allégresse des innocentes joies.
Fugacité des ondes de
Lumière,
Cadeaux
surgis des profondeurs du ciel.
Vols
au ras de déserts sans espoir
En
quête aride de bonheurs disparus.
Femme vêtue de fleurs et d’oiseaux,
Hors
de portée des griffes du démon.
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